Une réalité souvent déviée, le mal manger peut conduire au cancer.
Selon la conférence d’Alimentation et Santé à Londres à l’automne 2010, surpoids et obésité, inactivité physique (pas le ménage mais 3h par semaine de marche ou de sport qui fait suer), consommation excessive de viandes rouges, consommation insuffisante en fruits, légumes et céréales complètes sont les principaux facteurs de risques à l’origine de maladies cardiovasculaires, cancers, diabètes. [1]
Des études scientifiques épidémiologiques ont démontré que [1]:
- La réduction de 50% de l’incidence des cancers de côlon est confirmée avec une consommation quotidienne d’environ 500 grammes de fruits et légumes frais
- L’ail et le romarin (contient des polyphénols qui inhibent les processus de formation des cancers) peuvent jouer un rôle dans la prévention des phases précoces du cancer. L’ail est riche en élément soufrés, tel le disulfure de diallyle qui empêche l’activation des substances cancérigènes.
- Parmi les fruits, la grenade (32 calories/100g) semble avoir des vertus : un effet antioxydant puissant, ce fruit et son jus auraient des propriétés contre le cholestérol et un effet stimulant de l’immunité. D’ailleurs, l’huile extraite de ses pépins aurait des effets freinateurs sur les cellules cancéreuses, donc stimulerait l’apoptose (mort naturelle des cellules)
- Le curcuma a un effet anti-inflammatoire et chimiopréventif, c’est-à-dire qu’en l’administrant à des patients, on prévient l’apparition, la propagation ou la dégradation d’une maladie (cancer). La prostate en est un exemple bien étudié. [2]
Beaucoup de gens n’y croient pas malgré la confirmation de l’OMS sur la qualité des produits issus de l’agriculture biologique. Aussi en Juin 2002, l’American Chemical Society a rapporté que le jus d’orange bio contient 30% de vitamine C en plus que le jus d’orange de l’agriculture conventionnelle. Grâce à la recherche du groupe d’épidémiologie métabolique de l’Inserm au centre régional de lutte contre le cancer de Montpellier, en collaboration avec le laboratoire Lara Europe Analyses, nous avons enfin des réponses quant à la qualité nutritionnelle du bio comparé au non bio. Dans cette étude, 20 types d’aliments de provenance de l’agriculture bio et de l’agriculture conventionnelle ont été choisis, liés à leur consommation par le grand public, et une comparaison rigoureuse entre micronutriments positifs/négatifs de chaque aliment a été établie. [1]
Les aliments sont : fromages, volailles, porc, viande rouge, agneau, lait, œufs, pommes de terre, tomates, salades, carottes, soja, pommes, huile d’olive et olives, pain, pêches, lentilles et pois chiches, oignons, vins rouge et blanc. [1]
Les résultats suggèrent une supériorité qualitative des aliments provenant de l’agriculture biologique AB comparés à ceux de l’agriculture conventionnelle AC. [1]
- Les aliments AB contiennent en plus grande quantité des micronutriments de forte qualité nutritionnelle dans 9 aliments sur 11 (81%)
- La teneur en nitrates est toujours plus élevée dans les aliments AC
- 1/19 échantillons AB (5%) testés contient des xénobiotiques (micronutriments toxiques) et 4/16 d’échantillons AC (25%)
Certes, cette étude est restreinte mais elle permet aux consommateurs d’avoir une idée préliminaire sur les produits.
Nous somme tous responsable de notre santé et de celle des nôtres …
Références :
[1] Pr. Henri Joyeux, Changez d’alimentation, Pocket, 2016
[2] Larisa Nonn, David Duong and Donna M.Peehl, Chemopreventive anti-inflammatory activities of curcumin and other phytochemicals mediated by MAP kinase phosphatase-5 in prostate cells, Carcinogenesis vol.28 no.6 pp.1188–1196, 2007