Rationnel du bio

Depuis la nuit des temps, la nature nous offre des plantes afin de prévenir et guérir les maladies. Au fil du temps, et grâce à l’avancement de la science et de la technologie, la médecine conventionnelle a rompu avec ses origines mystiques et les plantes médicinales ont pris un chemin médical différent.

Aujourd’hui, la majorité des médecins dénigre tout remède autre que ceux imposés par leurs laboratoires fétiches pour des raisons purement subjectives loin d’une expertise médicale ou pharmaceutique quelconque. Cependant, les firmes pharmaceutiques savent que les forêts et les champs abritent des sources de médicaments.

L’approche des multinationales pharmaceutiques pose toutefois un problème de fond : ces firmes veulent exploiter des extraits de substances tirées de plantes qui puissent être synthétisées, donc brevetées. Or, les plantes sont des entités naturelles qui ne peuvent pas à priori faire l’objet de brevets. Si une société pharmaceutique trouvait une plante, qui se révélerait plus efficace et plus saine qu’un médicament, elle préférerait créer des médicaments synthétiques plutôt qu’une préparation naturelle [1]. Certains y verront un point positif : éviter d’éradiquer les ressources naturelles de la planète. Or, la meilleure façon de le faire est par la production excessive et l’empoisonnement des sols et nappes phréatiques en utilisant des pesticides, engrais et produits et déchets chimiques dangereux.

Ayant eu la chance de grandir dans un environnement plutôt sain en termes d’alimentation en fruits, légumes et graines, issus d’agriculture biologique par défaut. Car pour la plupart des agriculteurs de la région, moins de 7% des terres agricoles reçoivent des intrants chimiques [2], n’ayant pas les moyens d’acheter des engrais et pesticides chimiques, utilisent à notre bonheur des produits organiques. J’ai poursuivi une alimentation plutôt saine et donc biologique dans d’autres pays. Dans mon pays, acheter ses fruits et légumes du marché ou du marchand qui vient vendre des produits de la région et crier devant chez vous, est une habitude citadine généralisée. Or, en découvrant la vie ailleurs, tout aliment acheté dans de grandes surfaces, achalandées de milliers de produits, a subis des dizaines de traitements avant d’être emballé et vendu par des grumpy caissières. Ainsi, par pur instinct, j’ai décidé de passer à la consommation rationnelle de produits locaux des fermes aux alentours, des marchés et magasins de produits biologiques et locaux ou pas, majoritairement de fruits, légumes, légumineuses et céréales. C’est une démarche d’abord personnelle pour la santé mais aussi pour un mode de vie différent et raisonnable à caractère révolutionnaire tranquille.

Plusieurs questions à poser quant au bio, que certains restreignent à un mode de vie prétentieux. Chacun son point de vue et surtout, ses arguments quant à un choix d’alimentation. Voici, quelques points sur le choix de la consommation biologique et équitable.

  • Ce sont les paysans bio, consommateurs et agronomes engagés qui ont développé au fil du temps des principes agronomiques, techniques alternatives et principes éthiques qui constituent l’agriculture biologique sur des cahiers des charges exigeants, dont le contrôle et certification sont confiés à des organismes indépendants.
  • L’agriculture biologique n’utilise pas de produits chimiques de synthèse pour fertiliser les sols mais plutôt du fumier et engrais organiques capables de fixer l’azote de l’air pour le rendre disponible dans le sol. Elle utilise aussi des variétés naturellement résistantes aux maladies et limitent les insectes nuisibles grâce aux rotations de culture. Ce savoir faire permet de préserver la biodiversité, la fertilité des sols et la qualité de l’air et de l’eau. La ville de Munich prouve d’ailleurs qu’il est 20 fois moins coûteux à la collectivité d’éviter la pollution de l’eau en soutenant le développement de la culture biologique, plutôt que de traiter l’eau polluée. [3]
  • La consommation biologique nous initie ainsi aux produits locaux via des circuits courts- vente directe à la ferme, marchés, magasins de producteurs, système de paniers, etc. En France, plus de 50% des 24,000 fermes biologiques pratiquent les circuits courts. Encore mieux, en région Rhône-Alpes, 66% des agriculteurs bio pratiquent la vente en circuit court, contre seulement 30% des fermes non bio. [4]
  • Le dernier point nous renvoie à la question des émissions de gaz à effet de serre. Sachant que 100 kg d’azote épandus par hectare équivaut à 10,000 km parcouru en voiture. [5]. Ainsi, selon l’ADME, les modes de production sont beaucoup plus déterminants en matière de bilan environnemental que les modes de distribution. [6,7]
  • La production bio n’est pas nocive pour la santé des agriculteurs car ils sont moins exposés aux produits chimiques. Par exemple, la maladie de Parkinson a été reconnue en 2012 la maladie de l’agriculteur, vu son exposition aux pesticides. [8,9]
  • Non ce n’est pas une légende, un produit bio contient 223 moins de résidus chimique cancérigène comparé à un produit non bio. [10]. Je partagerai plus tard des études scientifiques avec résultats comparatifs d’analyses de 20 aliments, et les résultats sont intéressants !
  • Pas une légende non plus que les produits bio se distinguent par des teneurs plus élevées en composants bénéfiques car il y a moins d’additifs et donc la qualité nutritionnelle de la matière première est préservée. Il y a plus de matière sèche, vitamine C, antioxydants dans les fruits et légumes, meilleur équilibre des acides aminés dans les céréales, et une meilleure teneur en acides gras dans les produits animaux. [11,12]. Et comme promis ci-dessus, je partagerai des résultats et un lien d’une étude comparative saisissante.
  • La consommation bio est aussi à caractère social, elle crée de l’emploi en zone rurale. A surface égale, une ferme bio nécessite d’avantage de main d’œuvre qu’une ferme conventionnelle. [4]. Les circuits courts rendent la bio plus accessible aux consommateurs et est d’avantage rémunératrice pour le producteur.
  • Une question qui a justement alléchée les agriculteurs à utiliser des engrais, pesticides et des OGM, si bien vendus par l’industrie : la faim dans le monde. Ces moyens intensifs ont été déployés pour vaincre la faim dans le monde, or en utilisant des produits chimiques, nos sols sont dégradés et perdent toute vie. Encore mieux, il est estimé qu’il faut en moyenne 200 kg de céréales pour nourrir un habitant. Aujourd’hui, 330 kg sont produits par habitant et 795 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, donc le problème n’est pas de produire plus mais que les pays aient les ressources pour acheter ces produits [13]. Cela nous renvoie donc à la répartition des richesses!
  • En dernier, beaucoup de consommateurs « rationnels » ont peur de consommer bio pour le coût élevé des produits. La solution est simple, acheter des produits bio locaux, en vrac, éviter d’acheter des produits bio des grandes surface car le prix du packaging hausse le prix du produit jusqu’à 40% [14]. Eviter aussi d’acheter des plats prêts et trop de viande, mais de retrousser ses manches et de faire de bons petits plats maison riches en légumes et de fruits de saison.

 

Références: 

[1] Le Larousse des plantes médicinales, édition 2013

[2] Houria Hadjira Abdellaoui, Présentation de l’approche Algérienne en matière d’agriculture biologique : potentiel, conditions de leur développement et perspectives pour la valorisation de la production Algérienne, 2012 http://eeas.europa.eu/delegations/algeria/documents/press_corner/20121221/20121221_approche_algerienne_agriculture_bio_fr.pdf

[3] Site corabio.org, puis site fnab.org  http://www.fnab.org/index.php?option=com_content&view=article&id=299:protection-de-leau-et-ab-le-colloque-evenement

[4] http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/

http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/en-region/rhone-alpes/

[5] Jacques Caplat, ‘L’agriculture biologique pour nourrir l’humanité’, éditions acte sud, 2012    http://www.actes-sud.fr/catalogue/agriculture/lagriculture-biologique-pour-nourrir-lhumanite

[6] http://solagro.org/

[7] http://www.ademe.fr/?sort=-1&cid=96&m=3&catid=20205

[8] http://www.wwf.fr/

[9] http://www.phyto-victimes.fr/

[10] http://www.mdrgf.org/

http://www.menustoxiques.fr/

[11] http://www.fibl.org/fr/page-accueil.html

[12] http://www6.inra.fr/ciag

[13] Marc Dufumier, Famine au Sud, malbouffe au Nord: Comment le bio peut nous sauver, 2012, http://www.nil-editions.fr/site/famine_au_sud_malbouffe_au_nord_&100&9782841115235.html

[14] http://www.biocoop.fr/actualites-bio/A-partir-du-4-novembre-Biocoop-avec-la-SEMAEST-lancent-le-1er-magasin-bio-vrac-sans-emballage

 

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